Repéré pour vous #6

Me voilà bien silencieuse par ici en ce moment, mais pour cause : je suis sur le terrain et je travaille sur le livre. Pour vous je sillonne la France, je dors sous la pluie, j’apprends à faire du feu, à marcher les yeux bandés dans la forêt, à arpenter le bord des fleuves et interroger nombre de passionnants interlocuteurs !

Si je ne boude pas mon plaisir dans cette aventure, je suis aussi impatiente de partager tout cela avec vous, mais avant il est important de soigner le récit, alors en attendant je vous partage rapidement quelques initiatives à ne pas rater ces temps-ci…

Fête de la nature et journée mondiale de la biodiversité

La fête de la nature 2021 (dont je vous parlais il y a quelques mois ici) a commencé le 19 mai et va durer jusqu’au dimanche 23 mai : prenez le temps ce weekend de partir à la rencontre de la richesse du vivant près de chez vous !

Ce samedi 22 mai marque la journée mondiale de la biodiversité, et de nombreux acteurs se mobilisent à cette occasion. Parmi eux, Slow Food par exemple en profite pour présenter son document de position If biodiversity is alive, so is the planet (Une biodiversité vivante, c’est une planète vivante). L’idée ? Rappeler que la biodiversité contribue de nombreuses manières à une alimentation saine et diversifiée et promouvoir l’agro-écologie afin de préserver et régénérer la fertilité du sol et de réduire de manière drastique l’usage des produits chimiques de synthèse en agriculture.

Pour cause, 40 % de la production agricole dépend de la pollinisation et une bonne partie de cette mission est menée par les insectes : abeilles, guêpes, papillons, papillons de nuit, coccinelles, fourmis, etc. Or l’Europe perd actuellement un tiers de ses populations d’abeilles et de papillons à cause des pesticides, des monocultures, de la bétonisation, du changement climatique et du transport d’espèces exotiques. Sans oublier l’invisible : les microorganismes des sols garantissent leur fertilité, tandis que les produits fermentés, comme le pain, le chocolat, le fromage, le vin et la bière, sont tous issus de la biodiversité microbienne. «Le phénomène de fermentation est entrainé par des levures, des champignons et des bactéries trouvées dans le sol, les prairies et les environnements de production. Elle élève la valeur nutritive des aliments, les enrichit d’une flore microbienne probiotique et leur donne des caractéristiques sensorielles uniques» rappelle l’organisation qui promeut des produits naturels : fromages sans enzymes industriels, pain au levain naturel, charcuterie sans additifs ni conservateurs et vins aux levures indigènes.

Slow Food rappelle aussi à quel point il est nécessaire de défendre les approches traditionnelles : « Nous traversons un moment difficile à l’échelle mondiale et les peuples autochtones sont plus vulnérables que jamais, commente Dali Nolasco Cruz, indigène Nahua et coordinatrice du Terra Madre Indigenous Network pour l’Amérique latine et les Caraïbes. Le monde est redevable d’une dette historique envers nos peuples. Nous sommes les gardiens de 80 % de la biodiversité mondiale. Nous, les peuples autochtones du monde, réaffirmons notre engagement à nous battre pour nos droits, pour notre défense et nos terres et pour notre souveraineté alimentaire. Nous appelons tous les peuples autochtones du monde à l’action : jeunes, femmes, enfants et hommes, institutions locales, nationales, internationales, pour qu’ensemble nous puissions écrire l’avenir de l’alimentation et concevoir le monde que nous voulons. » Un message que Slow Food souhaite porter lors de la quinzième rencontre de la Conférence des Parties de la Convention sur la biodiversité (COP 15) en octobre, où sera adopté un nouveau cadre mondial pour la biodiversité post 2020.

Ce samedi, notez aussi l’initiative #Viensonseme des graines organisée, entre autre, avec l’émission Plus belle la vie :

L’occasion de rappeler l’initiative ensemblepourlabiodiversite.org lancée il y a un mois, pour la journée de la terre 2021 : pour la 1ère fois en France, un collectif de mécènes s’est uni à l’initiative de HelloAsso, 1% for the Planet et la Maisons du Monde Foundation pour promouvoir et soutenir des projets associatifs en faveur de la biodiversité.
100 projets sont déjà en cours de financement sur la plateforme en ligne et les citoyens sont appelés à faire un don pour contribuer à des actions associatives concrètes, menées sur leur territoire et partout dans le monde – 
sachant que le besoin total en financement estimé à l’heure actuelle est d’au moins 800 000€ pour plus d’une centaine de projets et que 100% des dons collectés seront versés aux associations via HelloAsso.

Une rencontre à ne pas manquer le 25 mai

S’il est si important de préserver cette biodiversité, c’est parce qu’elle est indispensable à notre bonne santé ! Aussi le MOUVEMENT UP vous invite-t-il le 25 mai à 19h à une rencontre avec Pascale D’ERM, nommée au Prix du Livre Environnement pour découvrir son dernier ouvrage Natura, pourquoi la nature nous soigne … et nous rend plus heureux. (Editions Les Liens Qui Libèrent, 2019). Si cela vous intéresse, les inscriptions sont ici.

Compter les oiseaux des jardins les 29 et 30 mai

Notez aussi dans votre agenda : pour la 9e année consécutive, la LPO et le Muséum national d’Histoire naturelle invitent les citoyens à participer nombreux à l’édition printanière du comptage biannuel national des oiseaux des jardins. L’occasion de découvrir qui vient nicher près de chez soi et d’aider les scientifiques à évaluer la diversité des espèces communes et suivre leurs populations durant la période de nidification. L’an dernier, en plein confinement, plus de 22 000 personnes avaient enregistré sur le site de l’Observatoire des oiseaux des jardins environ 1 500 000 observations d’oiseaux réalisées partout en France durant la première période de confinement.  

En 2021, l’idée est de poursuivre sur cet élan : « en cette saison, vous pouvez espérer observer des espèces communes comme la Mésange bleue, l’Accenteur mouchet, le Pinson des arbres, mais aussi des migratrices typiquement estivales comme la Huppe fasciée, le Rougequeue à front blanc ou bien sûr les hirondelles » expliquent les organisateurs qui rappellent aussi que « l’an dernier, 21 oiseaux avaient été recensés en moyenne dans les jardins participants avec en tête le Moineau domestique, le Merle noir, l’Etourneau sansonnet et la Tourterelle turque. Les départements les plus mobilisés étaient le Nord, la Loire Atlantique et la Gironde« . 

Le parlement des liens

A inscrire dans votre agenda également : le Parlement des Liens, initié par Agir pour le vivant avec les éditions Les liens qui libèrent pour témoigner d’une véritable révolution dans le domaine des idées. Pour cela, 54 des plus éminents scientifiques, philosophes, économistes, juristes, anthropologues, médecins, écrivains, etc. seront réunis pour éclairer la manière dont tous nos savoirs se refondent aujourd’hui à la lumière des liens et des interdépendances. Plus de 30 domaines seront ainsi réinterprétés dans la perspective de cette transition parmi lesquels l’économie, la santé, le droit, l’environnement, la philosophie, les organisations politiques, le climat mais aussi l’art, l’architecture, la langue, la démocratie, l’agriculture, la monnaie, la physique ou les sciences du vivant… 

Pour découvrir le programme, c’est ici – du 4 juin de 14h à 19h et les samedi 5 et dimanche 6 juin de 11h30 à 19h30. Accès libre. 

Des médias à découvrir et soutenir

Sans transition, si vous ne connaissez pas le podcast Baleine sous Gravillon et vous invite à le décovrir sans plus tarder et à soutenir Marc Mortelmans, son instigateur, vient de lancer la saison 3.

Profitez aussi de ce long week-end pour découvrir la Web-série du Muséum National d’Histoire Naturelle – « La nature des plantes » sur les plantes des milieux tropicaux, tournée aux Serres du MNHN. Un épisode sort toute les deux semaines, le dimanche. L’épisode 3 « D’air et d’eau fraîche » est visible ci-dessous :

Côté bouquins, pour les petits Mon premier bain de forêt est un album illustré dans lequel Isabelle Collioud et Juliette Lagrange offrent une escapade inoubliable pour la petite Lisia et sa famille, tant les merveilles de la nature et de la forêt n’en n’ont pas fini de les surprendre. Une belle tradition japonaise qui nous fait comprendre l’importance de se reconnecter avec la nature qui nous entoure, de la chérir et de se ressourcer auprès d’elle. Aller à l’essentiel n’a jamais été aussi simple !

Dans le même ordre d’idée mais pour les grands, Vivre la nature en ville de Charlène Gruet, paru aux Éditions Ulmer propose de partir à la rencontre de la nature en mêlant art, santé et écologie. Un livre pratique qui traite de la nature en ville par une approche sensorielle pour mieux comprendre les liens entre expériences de nature, santé physique, psychologique, sociale et conscience écologique. L’autrice, Charlène Gruet, est ergothérapeute spécialisée dans les handicaps sensoriels : elle a créé, à Lyon, Nature et Sens pour accompagner le lien entre humains et nature en ville.

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