La fête de la nature démarre aujourd’hui en France

• 7 octobre 2020
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Créée en 2007 sur une idée du Comité Français de l’Union Internationale de Conservation de la Nature (IUCN) et du magazine Terre Sauvage, la Fête de la Nature a été décalée cette année de mai à octobre, Covid-19 oblige.

Fabien Chenel, qui dirige l’association en charge de l’événement, a accepté de m’en dire plus la vocation de cet événement et son évolution au fil du temps.

Quelle est l’idée à l’origine de la fête de la nature ?

L’idée est partie d’un constat fait par le comité français de l’IUCN : en 2006 on assiste certes à un foisonnement d’événements organisés par de multiples acteurs autour de l’environnement, mais en donnant une sensation d’éparpillement dans le temps et dans l’espace. En organisant un événement commun, au même moment (traditionnellement en mai, le plus proche possible de la journée mondiale de la biodiversité, le 22), sous la même bannière, c’était une façon de rassembler et donner plus de visibilité à cette richesse d’initiatives.

Comment l’événement s’est-il installé dans le temps ?

Nous faisons un bilan chaque année depuis sa création et assistons à une croissance permanente. En 2019 plus de 1400 sites étaient référencés pour l’événement. En mars 2020 nous pensions dépasser les 1500 événements mais la pandémie a bousculé l’organisation.

Nous avons observé une évolution du type d’acteurs : les associations et réserves naturelles ne représentent plus que 30% des organisateurs, les collectivités territoriales en organisent de plus en plus mais nous avons surtout une part croissante de propositions faites par des particuliers : ils étaient plus de 200 l’an dernier à ouvrir leur jardin, et via la liste des refuges LPO environ 900 propriétaires se disaient prêts à y participer également.

Pourquoi est-il nécessaire aujourd’hui de « fêter la nature » et d’organiser ce type d’événements ?

Notre lien avec la nature s’étiole, de plus en plus de gens ne sont plus en contact avec elle et nous pouvons ainsi leur proposer un temps de re-connexion. Le public peut faire une expérience, observer, ressentir. Il me semble que le confinement n’a fait qu’exacerber ce besoin de sortir des écrans et tablettes pour remettre le nez dehors, au contact de la faune et de la flore.

L’IUCN a bousculé son agenda en repoussant la tenue de son congrès mondial, à Marseille. Vous avez maintenu la fête. Renouer avec le vivant est-il une solution pour répondre aux enjeux actuels ?

Cette année la fête était aussi conçue en appui du congrès mondial de l’IUCN, avec un temps sur le terrain avant sa tenue. Il va finalement se tenir, a priori, au printemps prochain, donc nous le soutiendrons en 2021. Et en effet, vu le contexte actuel, il n’est pas impossible que la thématique valorise ce que la nature nous enseigne et ce qu’elle a d’inspirant à tout niveau.

En attendant, en 2020 nous voulions mettre en avant les actions menées pour la préserver. « Prenons en de la graine », c’est une façon de valoriser les efforts effectués par chacun, et de semer l’envie d’agir à son tour. Certes, en automne les activités ne sont pas les mêmes qu’au printemps mais chaque saison a ses particularités et cette édition décalée offre d’autres opportunités. On peut ainsi faire des balades au cœur des grands espaces protégés, observer des espèces réintroduites, se rendre aux portes ouvertes de refuges pour la faune et la flore, rencontrer des producteurs agricoles respectueux de la biodiversité

Des opérations sont également menée dans des centres pénitentiaire, est-il possible d’en savoir plus ?

Nous avons initié cela il y a une dizaine d’années, assez discrètement. En 2019 une trentaine de centres pénitentiaires ont accordé des autorisations de sortie à l’occasion de cette fête – dans des perspectives de réinsertion, autour d’un temps conçu pour retrouver sa famille à l’extérieur, ou afin de proposer un temps de relation sociale. Concrètement, plusieurs dizaines de personnes en bénéficient, et nous souhaitons continuer tant ce lien peut leur permettre de préparer de nouvelles pistes. L’administration pénitentiaire réfléchit aussi à cette considération du lien à la nature – je pense notamment à ce livre blanc publié au sujet de la pratique des jardins dans les prisons. Il y a tant de choses à faire !

Parmi vos partenaires figurent des entreprises qui sont parfois critiquées pour des infrastructures qui abîment notre environnement…

Nous n’avons jamais été critiqué pour cela et ces partenaires, au-delà de l’apport financier à notre association, profitent de l’opération pour sensibiliser leurs équipes, leurs parties prenantes et leurs clients. Ils gèrent aussi des enjeux de biodiversité via les espaces fonciers qu’ils utilisent et ont des salariés spécifiquement en charge de ces questions.

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++ Pour en savoir plus sur la Fête de la Nature 2020, c’est ici, c’est gratuit et ça se déroule du 7 au 11 octobre

++ L’événement existe aussi en Suisse